Les agents vésicants
Les agents vésicants sont des produits chimiques qui détruisent la structure cellulaire des tissus biologiques comme les muqueuses et provoquent des brûlures cutanées, oculaires, etc...
On ne trouve dans cette classe qu’une substance ayant réellement cette caractéristique, le sulfure d’éthyle dichloré, également appelé gaz moutarde.
D'autres toxiques vésicants sont aussi élaborés durant la Première Guerre mondiale, principalement par les Allemands et les Anglais : le dichlorure d'éthylarsine (ou Dick), le dichlorure de méthylarsine (MethylDick), le dichlorure de phénylarsine, l’Adamsite, la Lewisite...
Le sulfure d’éthyle dichloré, ou Ypérite (nommée ainsi car ayant été utilisée pour la première fois à Ypres, en Belgique) (ou Lost, Senftgas en Allemagne) plus couramment appelée Gaz moutarde à cause de son odeur, est un gaz vésicant, lacrymogène et toxique ayant une grande persistance et une faible volatilité. C‘est une arme développée en 1860 par le chimiste anglais Frederick Guthrie. Elle n’a pratiquement aucune action par sa vapeur mais Elle agit surtout sous forme de gouttelettes fixées sur des particules de poussière ou d’eau en suspension dans l’air (hydrosoluble) et agit également par contact direct : son action s’exerce surtout sur les yeux et sur les parties externes du corps car ce gaz est très liposoluble.
C’est le premier toxique qui permet de mettre hors de combat un homme correctement protégé par son masque, mais à la fin de l’année 1917, les Allemands changent le solvant dans lequel le produit est dissous en modifiant l’obus le contenant, et obtiendront une plus fine vaporisation, entraînant une action plus efficace au niveau des alvéoles pulmonaires.
Ci-contre et bas : Affiches américaines de la Seconde Guerre mondiale : “ Gaz moutarde : sent l’ail… le raifort, la moutarde - Vésicant puissant”
La Lewisite (du nom de celui de son inventeur, le chimiste et militaire Winford Lee Lewis) est un composé arsenié de fromule C2H2AsCl3 qui se présente comme un liquide huileux vésicant non inflammable qui produit des symptômes quasi-similaires mais plus virulents que ceux de l'ypérite et qui apparaissent plus rapidement après l’exposition. Les blessures cicatrisent moins bien, car le produit irrite, détruit l'épiderme mais également les muqueuses des voies respiratoires et digestives. Il brûle et érode la cornée et la face interne des paupières, qui provoque la cécité. On a commencé à la produire massivement comme arme chimique à la fin de la Première Guerre mondiale et la guerre sino-japonaise ce qui fait qu'une grande partie des stocks accumulés à l'époque n'ont pas ou peu servi. Ils ont pour une grande partie été jetés en mer où ils conservent un potentiel de nuisance.
Lorsqu'il est dispersé sous forme d'aérosol ou de gaz, il pénètre facilement au travers des vêtements, et passe même au travers du caoutchouc naturel (latex, composant des premiers masques à gaz). Cependant, il existe un antidote, le Dimercaprol (ou British Anti Lewisite)qui sert à retirer les métaux lourds du corps (tels que le mercure, l'étain ou le plomb mais également l’arsenic, un des composants de la Lewisite), qui est en usage dans la communauté médicale depuis 1941.
Affiche de l’US Army : “Lewisite, sent le Géranium” “Irritant respiratoire, brûle la peau - masque à gaz, vêtements protecteurs - Liquide huileux vert sombre”
Le Napalm est inventé à Harvard en 1942 par Louis F. Fieser. C’est une substance à base d'essence, aux des propriétés vésicantes, habituellement utilisée dans les bombes incendiaires et les lances-flammes durant la Seconde Guerre Mondiale. La réaction chimique est modérée par une poudre contenant du NAphtalène (C10H8 , cancérigène, alors utilisé comme antimite) et du PALMitate de sodium ou d'aluminium (acide palmique + So ou Al), formant une substance semblable à du savon. Elle peut brûler à une température précise, coller aux objets et aux personnes en brûlant les tissus jusqu'à l'os sans qu'il soit possible de stopper sa combustion : on ne peut pas refroidir les plaies avec de l'eau. De plus, combiné au phosphore blanc, ses effets sont amplifiés. En 1980, son usage contre les populations civiles a été interdit par une convention des Nations unies.
Seul un tel produit peut être comparé au feu Grégeois, utilisé dans l’Antiquité et au Moyen-Âge, ayant des propriétés similaires.
Le napalm-B, l'évolution du napalm utilisé lors de la Guerre du Viêt-Nam, est un gel moins dangereux à manipuler, plus précis et plus contrôlable en brûlant, différent de l'original. L’amélioration ne contient aucun des éléments originaux duquel le nom est dérivé.
Explosion de bombes au Napalm
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