Les agents bactériens
Les bactéries sont des êtres vivants procaryotes monocellulaires (le plus souvent pathogènes) qui se reproduisent par simple division cellulaire et qui sont généralement facilement cultivées dans des milieux artificiels.
Dans l’histoire, ce sont plusieurs bactéries qui sont responsables d’épidémies, voire de pandémies, telles que la peste, le choléra, la tularémie, la tuberculose… Elles pénètrent dans l’organisme par voies digestives, respiratoires ou cutanées et sont sensibles aux antibiotiques. Néanmoins, l’utilisation répétée d’un antibiotique favorise la sélection des individus résistants, ainsi que l’apparition de souches résistantes aux traîtements connus.
Faciles à cultiver, elles peuvent potentiellement servir d’armes biologiques.
La bacille de l’Anthrax (en anglais) est la bactérie causant la maladie du charbon (Bacillus anthracis, un coccobaccille): Elle est nommée ainsi à cause de la couleur sombre que prennent les lésions provoquées par l’infection. Cette bacille, infecte non seulement le bétail mais également l’homme (ce type de bactérie est appelée anthropozoonose car elle se transmet naturellement des animaux vertébrés à l'être humain). Elle peut contaminer par les voies cutanée, gastro-intestinale ; mais surtout par inhalation : elle est alors particulièrement virulente sous sa forme pulmonaire (cette forme est mortelle à 90%). De plus, elle est hautement résistante et peut survivre des dizaines d’années dans le sol.
L’infection par voie cutanée est plus fréquente chez l’homme que l’animal et résulte d'un contact des spores émis par la bactérie et une blessure. Une tache qui se couvre ensuite d’une croûte noire (d'où le nom de la maladie) apparaît à l’endroit de l’inoculation.
L’infection par voie gastro-intestinale (peu répandue) résulte de la consommation de viande contenant des spores de la bacille. Il se forme alors un ulcère œsophagien ou oral avec une avec des complications telles que la septicémie et la perforation des intestins.
l'infection par voie aérienne est la forme de charbon la plus grave, causée par l’inhalation de spores via des particules contaminées, qui se déposent ensuite dans les alvéoles pulmonaires. Les spores donnent naissance à des formes végétatives qui se multiplient et qui produisent des toxines. La maladie débute par un syndrome grippal surviennent alors des complications (septicémie, douleurs, insuffisance respiratiore grave...) qui conduisent à la mort.
Le charbon pulmonaire ne représente que 5 % des cas mais son taux de mortalité est estimé entre 90 et 100 % dans sa forme historique, s'abaissant à moins de 50 % dans les formes liées au bio-terrorisme. C’est même une arme bactériologique potentielle depuis la fin de la seconde Guerre Mondiale car plusieurs groupes terroristes tel la secte AUM. Cette dernière avait préparé 7 attentats au moyen d’agents biologiques tels que la bactérie du charbon et la toxine botulique, avant de lancer en 1995 une attaque au gaz Sarin dans le métro de Tokyo. Deux attaques ont plus tard été perpétrées aux États-Unis suite aux attentats du 11 septembre 2001 : des enveloppes contaminées au bacille du charbon ont été envoyées à la presse et au sénat. Cependant, cette attaque n’est pas attribuée à un membre d’Al-Quaïda mais à un chercheur américain ayant été décoré par le Pentagone pour avoir découvert le vaccin contre la bacille du charbon, au laboratoire P4 de fort Detrick dans le Maryland...
La Tularémie est une maladie mortelle provoquée par Francisella Tularensis ou Pasteurella tularensis. Cette bactérie peut être transmise par des animaux sauvages et domestiques (tels que des lièvres, les oiseaux) et par leurs parasites (le plus souvent des tiques ou des taons) infectés chez l’être humain par contact direct avec la peau saine et blessures ouvertes (le plus souvent). Cependant, la contamination peut avoir lieu avec d’autres plantes ou objets sur lesquels la bacille s’est déposée.
Elle est décrite pour la première fois en 1911 par un chirurgien militaire nommé George W.McCoy sur des écureuils en Californie (cependant, des cas semblables auraient été décris au Japon en 1837). La bactérie Francisella Tularensis est isolée l'année suivante et la maladie est clairement identifiée en 1921 par le bactériologiste américain Francis décrit précisément la maladie sous le nom de tularémie, mais différents synonymes de cette maladie subsistent : rabbit fever (fièvre du lapin), hare fever (fièvre du lièvre), maladie de Ohara, maladie de Francis…
Culture de Francisella tularensis, Oregon State Public Health Laboratory.
La Peste, maladie extrêmement virulente, est provoquée par la bactérie Yersinia pestis, qui est transmise à l’homme par les piqûres de puces de rongeurs (tels que les rats mais également par morsure des animaux touchés). Cette maladie est à l’origine véhiculée par le rat noir et principalement par l’intermédiaire de ses puces. Ainsi, au Moyen-Âge, en 1347, les rats infectant les cales des bateaux chargés de soieries arrivant des Indes accostent en Italie. La maladie se propage et s'exprime sous trois formes cliniques différentes pouvant parfois se succéder dans le temps : la forme bubonique (par piqûre de puce, forme des bubons), la forme septicémique (compliquation, dans le sang) et la forme pneumonique (plus dangereuse et contagieuse, survient lorsque la bacille passe directement dans le poumon et forme un oedème respiratoire). Cette épidémie qui changea considérablement les sociétés sévit jusqu’en 1353. Cepandant, des épidémies de pestes ont déjà sévi auparavant mais celle-ci fut la plus meurtrière.
Ce potentiel pathogène mortel a été utilisé à but défensif au Moyen-Âge par les Tartars (leur chef catapultait des cadavres de pestiférés sur l’ennemi) mais également par l’unité 731 de l’armée impériale japonaise en Chine sur des civils. Celle-ci, commandée par Shiro Ishii pour mener des expérimentations (au moyen des bacilles de la peste, du choléra, de latyphoïde...) aurait fait des centaines de miliers de morts en Chine durant la Seconde Guerre Mondiale. Seulement, en 1942, des miliers de soldats japonais ont été contaminés par la bactérie du choléra. Seulement, les expérimentations lancées se retournèrent contre les généraux, prouvant une fois de plus l’imprévisibilité de ces armes.
La bacille virgule Vibrio cholerae est à l’origine du Choléra, une maladie épidémique qui peut causer la mort dans plus de 50% des cas si elle n’est pas traitée. Elle écouverte par Pacini puis par Koch à la fin du XIXe siècle. Strictement limitée à l'espèce humaine, elle est caractérisée par des diarrhées brutales et très abondantes menant à une sévère déshydratation.
La contamination est orale, d’origine fécale, par l’eau de boisson ou des aliments souillés. Le choléra a été la première maladie pestilentielle à faire l’objet, dès le XIXe siècle, d’une surveillance internationale.
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