Histoire, contexte et caractéristiques
L'utilisation d'armes dites chimiques peut, tout comme les armes biologiques, être retrouvée dans les écrits datant de l'Antiquité. Sur plusieurs continents, en Europe ou en Asie, il est mentionné la préparation de bombes irritantes, des poudres à canon et fumées toxiques, de feu Grégeois capable de brûler sur l'eau, etc...
L'emploi de ces armes est très tôt condamné par le droit, comme en atteste la formule des juristes romains armis bella non venenis geri (« la guerre est menée par les armes et non par les poisons »).
La plupart de substances utilisées comme armes chimiques sont employées sous forme solide ou liquide. On les appelle donc plus volontiers agressifs chimiques que gaz de combat.
Avant et pendant la Première Guerre mondiale, de nombreux toxiques seront mis au point et testés. La plupart de substances utilisées comme armes chimiques sont employées sous forme solide ou liquide. Par conséquent, cette Guerre mondiale, guerre industrielle, est également appelée guerre des gaz.
Ainsi, aussi bien que les agents biologiques, une substance chimique doit répondre à plusieurs critères pour être qualifié d’agent chimique de destruction massive :
Premièrement, elle doit avoir une toxicité (donc léthalité) relativement élevée (quantifiée grâce à la constante de Haber).
Aussi, la volatilité du gaz : pour contaminer un terrain, cette substance doit posséder une densité très supérieure à celle de l’air, afin d'éviter sa dispersion dans l’atmosphère.
Certains gaz peuvent donc être efficaces en un endroit clos mais très volatils en extérieur : les agents chimiques sous forme liquide/huileux émettant des vapeurs sont plus utilisés pour le second cas.
La persistance du gaz ou la durée d’évaporation doit être importante.
Identiquement, cette substance doit répondre à plusieurs impératifs techniques car elle doit être préparée et stockée facilement (sans représenter un trop grand danger et sans se dégrader), et à faible coût, conditions impératives à une production de masse. Aussi, pour la guerre, l’agent doit se prêter à un chargement en projectile, ou à une dispersion par vague, ceci impliquant de nombreuses caractéristiques physico-chimiques.
Les moyens de dispersions utilisés étais la plupart du temps des mortiers, des avions, avec des obus, par vagues de gaz dérivant, par l'artillerie chimique (obus), des projecteurs.
Les vagues gazeuses dérivantes étaient produites en laissant s’échapper de bouteilles d'acier, des gaz nocifs que le vent devait porter jusqu’aux lignes ennemies.
La constante de Haber désigne la dose minimale de gaz létale pour l'homme ou l’animal, dans le cas d’expérimentations. Elle permet de calculer la dose mortelle d’un gaz en fonction du temps d’exposition.
La « constante de Haber » se calcule selon la formule P=C/T, où C est la constante (différente en fonction du gaz utilisé), P le poids de gaz en milligrammes par mètre cube et T le temps d’exposition en minutes.
Voici donc une présentation des caractéristiques des différentes classes de ces agents chimiques ainsi que leurs toxiques les plus connus et représentatifs :
La recherche et l'emploi d'armes chimiques s'inspirent de ceux d'armes biologiques, dont l'usage est très ancien.
Les armes dites chimiques, elles, sont aussi regroupé en différents groupes:
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les incapacitants, comme les gaz lacrymogènes;
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les neutralisants psychiques ou physiques;
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les agents létaux qui provoquent la mort, eux-mêmes classés en plusieurs groupes:
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les agents vésicants par exemple l’Ypérite, le Lewisite ou le napalm qui provoquent des brûlures cutanées;
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les agents suffocants ou asphyxiants (tels que le Chlore, le Phosgène) qui s’attaquent aux poumons;
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les agents neurotoxiques (gaz Sarin, Soman, VX) qui agissent sur les transmissions entre les cellules nerveuses;
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les agents hémotoxiques (comme le Cyanure d’hydrogène, le Chlorure de cyanogène) qui détruisent les cellules sanguines.
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les agents toxiques ou toxiques généraux (par exemple la Forestite ou l'Agent Orange). Ils sont cancérogènes, mutagènes, ont des effets néfastes pour sur la reproduction des cellules… L’Agent orange, nommé d’après la couleur du trait peint sur les barils le contenant, est un des défoliants arc-en-ciel utilisés par l’armée américaine lors de la guerre du Viêt-Nam entre 1961 et octobre 1971. Comme les agents bleu, pourpre, blanc, rose, vert, il était destiné à détruire les cultures vivrières pour affamer la population. Cependant, cet agent chimique est plus connu que les autres. En effet, la dioxine, un puissant poison cancérigène contenu dans ce dernier, est responsable des maladies génétiques (cancers, malformations) qui ont eu des impacts terribles sur la population, les militaires et les générations suivantes, des années après la fin des combats.
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Seuls les agents létaux, qui sont utilisés comme armes de destruction massive, seront affiché sur ce site.
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